n° 125 – Hiver 2017
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n°109 (printemps 2013)
Merci, Monsieur Morsi ! l’éditorial d’Antoine Sfeir, directeur de la rédaction
Le président égyptien a réussi à faire passer la nouvelle Constitution, après un référendum qui a réuni moins de la moitié des électeurs égyptiens et qui a récolté 64% des suffrages exprimés. Tel sont les faits. Néanmoins, le chef de l’État égyptien ne sera jamais pharaon : il a divisé le pays en deux, mais il a surtout réussi à unifier une opposition éparse autour d’un slogan ; opposition qui, à défaut d’être laïque, était marquée par la volonté de séculariser la Constitution. Il a également fait connaître à l’intérieur Mohammed el Baradeï, prix Nobel de la paix et ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et surtout redonné espoir à ceux qui avaient déclenché la révolution en Égypte, ces jeunes de moins de trente ans qui se sont réapproprié la rue en entamant l’acte II de la révolution.
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coordonné par Tewfik Aclimandos et Laure Guirguis
Éditorial d’Antoine Sfeir, directeur de la rédaction
On ne peut exiger d’une révolution qu’elle se fasse du jour au lendemain.
L’Égypte est en cela exemplaire : l’arrivée de Mohammad Morsi à la magistrature suprême montre les difficultés rencontrées au sein d’une société à accepter, après trente ans de silence imposé et d’opinions rentrées, l’expression d’un pluralisme naturel du peuple, qu’il s’affiche dans la majorité ou dans l’opposition. Les manifestations se succèdent pour ou contre, les affrontements aussi. Le chef de l’État issu des Frères musulmans évite désormais les bras de fer, que ce soit à l’intérieur du pays ou à l’extérieur. Il prend langue avec Israël, ce qui le met en porte-à-faux avec sa base. L’armée, à défaut de rentrer dans les rangs, a rejoint les casernes. Le tourisme, l’une des mamelles de l’économie égyptienne, reprend lentement mais sûrement ; mais l’économie va encore mal. Les jeunes initiateurs de cette révolution sont toujours vigilants et tentent, parfois avec succès, de se faire entendre, obligeant le chef de l’État à prendre parfois ses distances vis-à-vis de la confrérie. (…) Lire la suite
Au sommaire :
Introduction de Hadjar Aouardji, coordinatrice du numéro
Même plus d’un an après, revenir sur les soulèvements qui ont traversé le monde arabe depuis décembre 2010 et tenter d’en tirer les enseignements demeure une gageure, d’autant que les événements continuent de se dérouler sous nos yeux. Pour les observateurs des sociétés arabes que nous sommes, il demeure néanmoins important d’identifier les défis à venir, tout en essayant de tirer les leçons des lacunes dont a fait montre la recherche sur le monde arabe. Cette dernière, enfermée dans une grille de lecture « occidentale », semble avoir ? échoué à mettre en évidence les signes précurseurs des transformations auxquelles nous assistons dans cette région du monde. Avec le recul nécessaire à l’analyse, et en gardant à l’esprit les spécificités (ethniques, religieuses, sociales, économiques) de chaque État arabe, les contributeurs à ce numéro reviennent sur les soulèvements récents, les débats qu’ils impliquent dans ces sociétés, ainsi que sur les implications régionales et internationales de ce que certains appellent le « printemps arabe » (…)