État et perspective des mouvements sociaux dans le Mouvement vert en Iran

CO 111 FoiParu dans le numéro 111 « Foi et Culture » (été 2013)

par Mohammad J. Shafiei et Ali Jafari

Il y a 150 ans, la société iranienne était encore complètement traditionnelle et ignorait les sciences et techniques nouvelles. Un mouvement connu sous le vocable de Mashrouteh s’est constitué à l’époque, sous l’effet du choc causé par les défaites successives de l’Iran dans ses guerres contre la Russie, et des connaissances rapportées par des intellectuels iraniens de retour d’Occident. Ils mettaient en évidence l’écart considérable qui existait entre les sociétés iranienne et occidentale. Le mouvement Mashrouteh a été à l’origine de la révolution constitutionnelle de 1906, et a fait pénétrer l’Iran dans l’époque moderne. Mashrouteh, que l’on pourrait qualifier de premier « macro-mouvement » social, fut le creuset au sein duquel ont émergé la plupart des mouvements sociaux de l’époque en Iran: le mouvement des femmes, les syndicats (en premier lieu desquels le Bazar), le mouvement pour une législation et une justice modernes et les revendications des ethnies.

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L’Égypte entame sa longue marche


nº 108, hiver 2012

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108 (hiver 2012)

coordonné par Tewfik Aclimandos et Laure Guirguis

Avoine 108 EgypteÉditorial d’Antoine Sfeir, directeur de la rédaction

On ne peut exiger d’une révolution qu’elle se fasse du jour au lendemain.

L’Égypte est en cela exemplaire : l’arrivée de Mohammad Morsi à la magistrature suprême montre les difficultés rencontrées au sein d’une société à accepter, après trente ans de silence imposé et d’opinions rentrées, l’expression d’un pluralisme naturel du peuple, qu’il s’affiche dans la majorité ou dans l’opposition. Les manifestations se succèdent pour ou contre, les affrontements aussi. Le chef de l’État issu des Frères musulmans évite désormais les bras de fer, que ce soit à l’intérieur du pays ou à l’extérieur. Il prend langue avec Israël, ce qui le met en porte-à-faux avec sa base. L’armée, à défaut de rentrer dans les rangs, a rejoint les casernes. Le tourisme, l’une des mamelles de l’économie égyptienne, reprend lentement mais sûrement ; mais l’économie va encore mal. Les jeunes initiateurs de cette révolution sont toujours vigilants et tentent, parfois avec succès, de se faire entendre, obligeant le chef de l’État à prendre parfois ses distances vis-à-vis de la confrérie. (…) Lire la suite