L’art contemporain arabe connaît une médiatisation sans précédent dans le monde, en raison de l’écho des révolutions. Des galeries et musées en dehors de l’espace arabe accueillent de plus en plus souvent des expositions d’une génération émergente d’artistes. À Paris, La galerie Talmart accueillait jusqu’au 3 mai 2013 Politiques, le travail d’un collectif tunisien. (Politiques 2 en ce moment au Centre national d’Art vivant de Tunis du 4 au 31 mai 2013). Formé après la révolution de 2010-2011, c’est le regroupement d’une dizaine de jeunes artistes (tous ont moins de 35 ans), utilisant différents supports et techniques : peintures, des dessins aux techniques mixtes, vidéos, photographies, céramiques, et même street art sur bouteille de gaz… Lire la suite
Étiquette : printemps arabe
« Politiques » à la galerie Talmart
Extraits de notre entretien avec Marc Monsallier (29 avril 2013)
Marc Monsallier est le directeur de la galerie Talmart. Ouverte en 2007, elle expose souvent des artistes du monde arabe et a accueilli du 20 mars au 3 mai 2013 un collectif d’art contemporain (une version enrichie est exposée jusqu’au 31 mai 2013 au Centre national d’Art vivant de Tunis).
Les Cahiers de l’Orient : Quel est le sens de ce pluriel, « Politiques » ?
Marc Monsallier : […] On peut dire que c’est le pluriel parce qu’aujourd’hui on a une approche toujours plurielle des choses. Aujourd’hui on ne dit plus l’Homme mais « les hommes », on ne peut pas dire le monde arabe mais les mondes arabes, l’islam mais les islams… Il s’agit de prendre en compte la complexité du monde. Et aussi parce que le pluriel renvoie plus au masculin qu’au féminin : il s’agit plus du politique que de la politique. […] Lire la suite
110 – Iran 2013 : Élections à risques
109 Révolutions arabes, suite sans fin…
n°109 (printemps 2013)
Merci, Monsieur Morsi ! l’éditorial d’Antoine Sfeir, directeur de la rédaction

Le président égyptien a réussi à faire passer la nouvelle Constitution, après un référendum qui a réuni moins de la moitié des électeurs égyptiens et qui a récolté 64% des suffrages exprimés. Tel sont les faits. Néanmoins, le chef de l’État égyptien ne sera jamais pharaon : il a divisé le pays en deux, mais il a surtout réussi à unifier une opposition éparse autour d’un slogan ; opposition qui, à défaut d’être laïque, était marquée par la volonté de séculariser la Constitution. Il a également fait connaître à l’intérieur Mohammed el Baradeï, prix Nobel de la paix et ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et surtout redonné espoir à ceux qui avaient déclenché la révolution en Égypte, ces jeunes de moins de trente ans qui se sont réapproprié la rue en entamant l’acte II de la révolution.
Lire la suite
Un an après : portrait d’une rue symbolique du Caire
L’émergence d’un espace mémoriel ? Les graffitis de la rue Mohammad Mahmoud
Par Mona Abaza

Mohammad Mahmoud est l’une des rues principales menant à la place Tahrîr. Elle comprend l’entrée arrière de l’AUC (American University in Cairo). Cette rue restera un lieu emblématique pour la révolution, car elle fut le théâtre de quelques-uns des moments les plus violents et les plus dramatiques des mois de novembre, décembre et février derniers, touchant notamment des centaines de manifestants gazés, tués et défigurés par les forces de police égyptiennes. Au cours de ces événements, des policiers armés et des tireurs d’élite entraînés auraient notamment visé (dans certains cas avec succès) les yeux des manifestants. Lire la suite
L’Égypte entame sa longue marche
Acheter
S’abonner
En librairies
n°108 (hiver 2012)
coordonné par Tewfik Aclimandos et Laure Guirguis
Éditorial d’Antoine Sfeir, directeur de la rédaction
On ne peut exiger d’une révolution qu’elle se fasse du jour au lendemain.
L’Égypte est en cela exemplaire : l’arrivée de Mohammad Morsi à la magistrature suprême montre les difficultés rencontrées au sein d’une société à accepter, après trente ans de silence imposé et d’opinions rentrées, l’expression d’un pluralisme naturel du peuple, qu’il s’affiche dans la majorité ou dans l’opposition. Les manifestations se succèdent pour ou contre, les affrontements aussi. Le chef de l’État issu des Frères musulmans évite désormais les bras de fer, que ce soit à l’intérieur du pays ou à l’extérieur. Il prend langue avec Israël, ce qui le met en porte-à-faux avec sa base. L’armée, à défaut de rentrer dans les rangs, a rejoint les casernes. Le tourisme, l’une des mamelles de l’économie égyptienne, reprend lentement mais sûrement ; mais l’économie va encore mal. Les jeunes initiateurs de cette révolution sont toujours vigilants et tentent, parfois avec succès, de se faire entendre, obligeant le chef de l’État à prendre parfois ses distances vis-à-vis de la confrérie. (…) Lire la suite
Les soulèvements arabes, entre espoirs et désenchantements
n°107 (automne 2012)
Au sommaire :
- L’éditorial d’Antoine Sfeir
- Tunisie : après la révolution, le développement social avant tout, entretien avec Habib Ayeb
- Les valeurs de la révolution à la recherche d’une politique étrangère d’action, Yasmine Farouk
- La montée post-révolutionnaire des mouvements islamistes par la voie électorale : les Frères musulmans égyptiens, Leslie Piquemal
- Quelle place pour la charî‘a dans l’Égypte post-Moubarak ? Nathalie Bernard-Maugiron
- La transition démocratique du Yémen menacée par de nombreux défis, Benjamin Wiacek
- La révolution syrienne : morphologie d’une militarisation, Thomas Pierret
- La politique étrangère de Bachar al-Assad, Marta Tawil
- Les relations turco-syriennes : de l’idylle à la descente aux enfers, Jean Marcou
- Al Jazira fait sa révolution, Lina Zakhour
- Pas de soulèvement en Jordanie : les raisons d’une impasse, Hisham Bustani
- La politique étrangère jordanienne dans le « printemps arabe », Vincent Legrand
- L’Algérie, en marge du « printemps arabe » ? Akram Belkaïd
- Une exception marocaine ? Omar Saghi
- Et comme toujours, les lectures des Cahiers
Introduction de Hadjar Aouardji, coordinatrice du numéro
Même plus d’un an après, revenir sur les soulèvements qui ont traversé le monde arabe depuis décembre 2010 et tenter d’en tirer les enseignements demeure une gageure, d’autant que les événements continuent de se dérouler sous nos yeux. Pour les observateurs des sociétés arabes que nous sommes, il demeure néanmoins important d’identifier les défis à venir, tout en essayant de tirer les leçons des lacunes dont a fait montre la recherche sur le monde arabe. Cette dernière, enfermée dans une grille de lecture « occidentale », semble avoir ? échoué à mettre en évidence les signes précurseurs des transformations auxquelles nous assistons dans cette région du monde. Avec le recul nécessaire à l’analyse, et en gardant à l’esprit les spécificités (ethniques, religieuses, sociales, économiques) de chaque État arabe, les contributeurs à ce numéro reviennent sur les soulèvements récents, les débats qu’ils impliquent dans ces sociétés, ainsi que sur les implications régionales et internationales de ce que certains appellent le « printemps arabe » (…)
Que reste-t-il des États-Unis au Moyen-Orient ?
no 104 (hiver 2011)
Coordonné par Boris Eisenbaum